Parler de bien-être au travail n’est pas qu’un simple effet de mode. Déjà en 1898, la loi française intègre la notion de sécurité des salariés en les autorisant à demander réparation après un accident de travail. Depuis, préserver la santé physique et mentale des collaborateurs est devenue obligatoire pour les employeurs. Pour autant, n’est-ce profitable qu’à eux ? Pas si sûr… Cela pourrait bien avoir des impacts bénéfiques pour la productivité de l’entreprise.
Comment définir le bien-être au travail ?
Depuis le 1er octobre 2017, il incombe à l’employeur de prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » (article L4121-1 du Code du travail).
Mais attention, le bien-être au travail ne se résume pas à cela. Selon l’INRS, il s’agit d’un concept holistique qui englobe des aspects plus vastes. Ce n’est pas simplement l’identification des contraintes et atteintes mentales liées à un métier, mais l’évaluation du niveau global de satisfaction et d’épanouissement d’un point de vue individuel et collectif. Contrairement aux idées reçues, il ne suffit pas que les collaborateurs se sentent bien dans leur environnement professionnel. Il faut vérifier qu’ils trouvent du sens et de la motivation au quotidien.
Concrètement, agir pour la qualité de vie au travail (QVT) ne consiste pas à mettre une table de ping-pong et des canapés en salle de pause. Pour preuve, ce type d’installations fleurissent et pourtant les chiffres affichent une autre réalité.
Selon une enquête menée par OpinionWay auprès de 2 000 employés en France, 14 % d’entre eux affichent un niveau élevé de détresse psychologique, tandis que 40 % indiquent ressentir de l’épuisement.
D’après une autre étude de la DARES, 37 % des salariés ne se sentiraient même pas capables de tenir jusqu’à la retraite. Une donnée d’autant plus inquiétante qu’elle a été relevée avant la réforme des retraites de 2023.
Quels sont les enjeux du bien-être en entreprise ?
Le mal-être au travail coûterait aux entreprises 10 070 € par an et par salarié.
Au-delà des économies qu’engendre une culture du bien-être au travail, les effets positifs sont nombreux.
Réduire l’absentéisme
La souffrance professionnelle peut être à l’origine de l’absence des salariés. Parmi les raisons invoquées : sentiment d’insécurité, détresse émotionnelle, difficultés physiques, agressions, etc. En prenant des mesures pour prévenir les risques psychosociaux (RPS), les sociétés contribuent à réduire les coûts de l’absentéisme.
Lutter contre le stress
Manque de moyens ou d’autonomie, surcharge, pression, insécurité… Le stress et l’anxiété au travail peuvent survenir à cause de multiples facteurs. En mettant en place une meilleure organisation, les entreprises créent un environnement propice à l’épanouissement professionnel et aux bons résultats.
Cultiver un bon climat social
« Mieux communiquer pour mieux se connaître et donc mieux s’entendre. »
Le dialogue social est au bien-être ce que les racines sont aux arbres. Un fondement qui minimise les conflits et les situations de violence (insultes, menaces, harcèlement) et améliore l’ambiance de travail. Il favorise l’entraide, la cohésion d’équipe et les relations positives entre collègues et avec la hiérarchie.
Améliorer la qualité du travail
Les salariés se sentent naturellement plus motivés et plus impliqués si les conditions sont optimales. Collectivement, ils collaborent plus aisément sur des projets transversaux. Individuellement, ils ont une meilleure concentration et créativité. Ils font également preuve de plus de flexibilité pour répondre présents en cas d’imprévu ou de charge de travail plus importante.
Attirer les talents
Miser sur le bien-être au travail rend l’entreprise plus attractive pour les candidats à une offre d’emploi. Parallèlement, la mission de recrutement des ressources humaines est facilitée. De plus, cela réduit le turn-over en renforçant la fidélisation des collaborateurs, ainsi que les mutations internes plutôt que les démissions.
Satisfaire les clients et partenaires
La stabilité et la continuité au sein de l’organisation, résultant d’un bien-vivre professionnel, assurent une constance dans la qualité des échanges. Les clients, fournisseurs et partenaires apprécient la fiabilité du service, renforçant ainsi leur satisfaction et la réputation de l’entreprise.
💡 Les métiers en contact avec le public seraient-ils particulièrement touchés par le mal-être au travail ? D’après les données d’Ameli sur les déclarations d’accidents pour l’année 2021, le secteur médico-social, le transport de personnes et le commerce de détail sont les plus atteints par les affections psychiques.
Tous ces effets bénéfiques favorisent l’établissement d’une culture d’entreprise fondée sur la considération, la confiance et le respect. Des valeurs qui profitent à renforcer la compétitivité de la structure.
Comment concilier bien-être au travail et performance de l’entreprise ?
Nous vous l’avons prouvé. Ces deux objectifs ne sont pas antinomiques, bien au contraire. Alors, comment apporter un peu plus de bien-être dans le salariat ? Voici quelques pistes.
Promouvoir une culture du bien-être
Coller des affiches en salle de pause ou rédiger un livret sur les bonnes pratiques ne suffit pas à instaurer une véritable culture du bonheur au travail. Il est nécessaire de déployer des moyens tout au long de l’année et d’inscrire la sécurité et l’épanouissement comme valeurs fondamentales.
Initier un programme de santé et bien-être est aussi un excellent outil. En facilitant l’accès au sport, à une alimentation saine et à des moments de détente, vous offrez de meilleures conditions pour bien vivre et mieux travailler.
Aménager les espaces de travail
Selon Ameli, 87 % de maladies professionnelles sont des TMS (troubles musculo-squelettiques) causant 30 % des arrêts de travail. Des chiffres qui font froid dans le dos. Pour éviter ces situations douloureuses, des solutions existent :
- initier le personnel au réveil musculaire ;
- leur apprendre les gestes et postures à adopter ;
- demander l’intervention d’un ergonome pour rendre les postes plus confortables ;
- augmenter la cadence des rotations et optimiser les process ;
- mettre en place un suivi régulier avec la médecine du travail.
Former et sensibiliser les équipes régulièrement
Les obligations concernant la préservation de la santé mentale sont définies de façon moins explicite que celles relatives à la prévention des risques professionnels dits « physiques » (incendie, travail en hauteur, risques électriques, etc.). Néanmoins, la sensibilisation aux RPS contribue tout autant à la sécurité des employés.
Il existe différentes solutions pour sensibiliser les collaborateurs : formations, team-building, journées ou ateliers bien-être.
➡️ Chez PREVTI, nous sommes convaincus que l’épanouissement des travailleurs a autant d’impact que la sécurité sur la productivité de l’entreprise. C’est pourquoi nous avons concocté un programme d’ateliers bien-être riche et ludique pour aider vos salariés à gérer leur stress, se concentrer, éviter les blessures, etc.
Revoir le modèle managérial
Le sentiment d’accomplissement ne se limite pas à la rémunération. Une approche managériale axée sur la reconnaissance et l’autonomie instaure un climat de confiance et de motivation. Mais c’est avant tout le dialogue qui permet d’identifier les points de friction et de trouver des solutions ensemble.
Encourager un leadership exemplaire est également crucial. Quoi de plus inspirant qu’un responsable épanoui ?
L’autre clé est d’embaucher un hapiness manager qui peut jouer un rôle central en identifiant des solutions adaptées pour améliorer continuellement les conditions de travail.
Proposer le télétravail pour concilier vie professionnelle et vie personnelle
En permettant aux employés d’exercer leur métier à distance, les entreprises offrent une plus grande flexibilité. Cela peut avoir des bénéfices sur leur santé mentale et réduire le stress lié aux contraintes de déplacements et aux horaires rigides.
Ce qu’il faut retenir :
Investir dans une performance globale à long terme signifie de prendre soin de ses salariés. La recette : échanger avec toutes les équipes, identifier les leviers ensemble, mettre en place des plans d’action et évaluer régulièrement leur efficacité.
Sources :
- INRS : Dossier Bien-être au travail
- Journal 20 Minutes : Bien-être au travail : La santé psychologique des salariés toujours très dégradée, selon une étude
- Conseil économique social et environnemental (CESE) : Retour sur Les Rencontres du CESE — Le Travail dans tous ses états
- Ameli : L’essentiel 2021 — Santé et sécurité au travail
- Info socialRH : Le bien-être au travail en recul en 2022