Quels sont les bons gestes et postures au travail pour prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS) ? Ces pathologies, causées par des mouvements répétitifs, des contraintes posturales ou des efforts mal maîtrisés lors de manutentions manuelles, représentent la première cause de maladie professionnelle en France. Et la prévention n’est pas une option : c’est une obligation prévue par le Code du travail, qui s’inscrit dans une démarche de santé et sécurité au travail. Voici 9 conseils concrets de gestes adaptés et postures de travail appropriés pour réduire les risques de TMS et améliorer durablement l’environnement de travail.

1. Repérer les signaux d’alerte des TMS
Ce conseil est rarement cité en premier dans les bonnes pratiques des gestes et postures au travail. Pourtant, s’il y a bien une action à mettre en place prioritairement, c’est celle de la vigilance. Comme on dit : mieux vaut prévenir que guérir.
Informer sur les premiers signes de TMS (douleurs articulaires, tensions lombaires, engourdissement des membres supérieurs…) et instaurer une vigilance partagée avec la direction, les managers, le CHSCT, la médecine du travail et les salariés est essentiel.
Pourquoi attendre qu’une douleur s’aggrave, quand un simple ajustement de matériel, d’équipement ou une meilleure organisation du travail peut tout changer ?
💡 Astuce : appuyez-vous sur le dépliant « Les TMS, tous concernés » de l’INRS pour sensibiliser les salariés à repérer les signaux et alerter.
2. Adopter une posture dynamique
L’immobilité prolongée est un facteur aggravant de TMS. Elle nuit à la circulation sanguine, accentue les tensions musculo-squelettiques et augmente la pression sur la colonne vertébrale.
Pour limiter ces effets, il est important de préparer son corps à l’effort, en particulier dans les métiers à forte charge physique.
Varier les positions, s’étirer, marcher, activer les chaînes biomécaniques : autant de moyens d’atténuer la pénibilité et de préserver les courbures naturelles de la colonne.
Cette bonne pratique doit toutefois être ajustée selon :
- la durée cumulée en posture statique,
- la possibilité d’interruptions,
- l’intensité de l’effort physique.
💡 Astuce : mettez en place des rituels de réveil musculaire en musique et en groupe ou des challenges d’activités physiques (marche, vélo, étirements…) — une manière simple et motivante de lutter contre la sédentarité tout en renforçant la cohésion d’équipe.


3. Ajuster son poste de travail pour optimiser les gestes et postures au travail
En 2023, les travailleurs passaient en moyenne 6h13 par jour en position assise, selon une étude publiée par l’INRS. Une posture prolongée qui, si elle est mal adaptée, favorise l’apparition des TMS – que ce soit pour un travail sur écran, un travail manuel ou d’autres tâches nécessitant des postures prolongées.
Pour limiter les contraintes sur le dos, la nuque et les épaules — notamment en cas de travail sur écran, il est primordial d’ajuster le poste de travail à la morphologie de chacun.
Quelques conseils pour adapter les postes de travail à la morphologie de chacun (avant de faire appel à un ergonome) :
- Fournissez un siège ergonomique avec un soutien lombaire pour maintenir le dos droit et une hauteur d’assise réglable.
- Ajustez la hauteur du bureau pour éviter toute flexion inadaptée des jambes ou des bras.
- Suggérez de positionner l’écran d’ordinateur à une distance de 50 à 70 cm, à hauteur des yeux, pour préserver la nuque et les épaules.
- Proposez des accessoires ergonomiques : repose-poignets, supports d’écran, souris verticale… pour réduire les tensions musculaires.
- Rappelez de placer les objets fréquemment utilisés à portée de main, afin de limiter les torsions du tronc ou les gestes inutiles.
- Idéalement, optez pour un poste de travail assis-debout, afin de réduire les risques liés aux postures prolongées.
- Pour les postes en position debout, installez des tapis antifatigue afin de réduire la pression sur les pieds et les membres inférieurs.


4. Prendre des micro-pauses régulières et actives
Les micro-pauses actives sont de puissants alliés contre la fatigue et les TMS. Quelques minutes — voire secondes — suffisent pour relâcher les tensions musculaires, relancer la circulation sanguine et éviter l’enraidissement (sans compter ses bienfaits sur la santé mentale !).
Ce que vous pouvez recommander à vos salariés : toutes les heures, levez-vous, étirez-vous, marchez, faites quelques rotations des épaules ou inclinaisons du cou.
Ces pauses courtes, mais régulières préviennent les douleurs liées aux postures statiques prolongées, notamment au niveau du dos, des cervicales et des poignets.
L’idéal : intégrer ces moments dans la routine de travail, individuellement ou en groupe. Mieux vaut bouger un peu souvent que beaucoup trop tard !
5. Adopter une posture stable avant une opération de manutention
1 accident du travail sur 5 est lié à une lombalgie, d’après l’INRS. Parfois, ces douleurs du bas du dos proviennent d’un geste mal préparé, notamment lors du port de charges lourdes.
Il n’est donc jamais trop prudent de rappeler les gestes et postures de base en cas de manutention d’une charge lourde :
- adopter une posture stable : pieds écartés à la largeur des épaules, genoux légèrement fléchis, dos droit et gainé,
- se placer au plus près de la charge pour éviter toute tension inutile sur la colonne.
Une bonne posture d’ancrage limite les risques de déséquilibre et protège les disques intervertébraux.


6. Utiliser des outils et équipements réduisant les TMS
Préserver sa sécurité physique, c’est aussi s’équiper intelligemment. L’usage d’aides mécaniques (diable, chariot, transpalette, brouette) réduit considérablement les efforts physiques et les risques de TMS.
Pensez également à équiper vos collaborateurs d’outils ergonomiques : poignées antidérapantes et réglables, exosquelettes d’assistance pour le dos ou les bras. Ces dispositifs soulagent les articulations en minimisant les tensions répétées.
Enfin, optez pour des outils à faibles vibrations pour limiter les pathologies comme le syndrome du canal carpien.
Le bon outil, c’est celui qui s’adapte au geste, pas l’inverse !


7. Éviter les gestes répétitifs prolongés
Déjà en 2006, l’INRS déclarait qu’environ 7 % des salariés étaient confrontés à des gestes répétitifs plus de 20 heures par semaine. Réitérer un même geste pendant des heures use les articulations, fatigue les muscles et augmente le risque de TMS. Sans parler des pathologies associées au stress et à l’épuisement professionnel.
Pour limiter ces troubles et préserver les capacités physiques sur le long terme, il est recommandé :
- d’alterner les tâches dès que possible pour solliciter différents groupes musculaires,
- de changer de posture régulièrement,
- et de marquer des pauses actives.
Ces actions permettent de prévenir les risques liés à l’activité et de maintenir les capacités fonctionnelles des travailleurs.
8. S’engager dans une démarche de prévention des TMS
Vous le savez, il ne suffit pas de donner quelques conseils aux équipes de temps en temps (ou de se contenter de partager cet article :D). La prévention des TMS, et plus généralement l’animation sécurité, doit s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue. Tel que le préconise l’INRS.

- État des lieux via le document unique d’évaluation des risques (DUERP)
Identifier les situations de travail à risque, recenser les plaintes, accidents et arrêts liés aux TMS. - Analyse approfondie
Utiliser des grilles pour objectiver les contraintes (postures, répétitivité, efforts) et hiérarchiser les priorités. - Transformation par la mise en œuvre d’actions concrètes
Adapter les postes, former les équipes, intégrer de nouveaux équipements, réorganiser les tâches, initier des mesures de prévention, etc. Et surtout, évaluer les effets et ajuster.
9. Former ou sensibiliser aux gestes et postures au travail
La meilleure posture, c’est celle qu’on adopte en connaissance de cause.
Former les équipes aux gestes et postures s’inscrit dans votre obligation de prévention des risques professionnels. Mais c’est aussi l’occasion de leur transmettre les bons réflexes pour préserver leur santé au quotidien.
Une formation gestes et postures bien menée permet de :
- comprendre les principes généraux de prévention,
- tester des gestes spécifiques en lien avec l’activité professionnelle,
- corriger les mauvaises postures,
- et intégrer les bonnes pratiques de gestes et postures au travail.
En complément, des ateliers ludiques et pratiques peuvent renforcer la prévention des TMS. Ils permettent d’aborder les gestes et postures au travail de manière ludique et dynamique, à travers des mises en situation, des quizz ou encore des exercices participatifs. Ces ateliers sont particulièrement efficaces lorsqu’ils sont intégrés à un safety day ou une journée dédiée à la santé et sécurité au travail.
▶️ Depuis 2015, PREVTI vous accompagne en proposant des formations et des ateliers sécurité dédiés à la prévention des TMS et aux bonnes pratiques des gestes et postures au travail. Contactez-nous pour obtenir un devis gratuit !
Sources :
- INRS : documents pour le Médecin du travail N°107 – 3e trimestre 2006
- INRS : dossier troubles musculosquelettiques (TMS)
- INRS : Webinaire 2023 : les postures sédentaires – un réel enjeu de santé au travail
- Ameli : Les TMS : définition et impact

Notre mission : réinventer la prévention des risques professionnels pour garantir un environnement de travail sûr, performant et convivial.